Humour noir

Dans la chambre un cercueil disparaît sous les fleurs,

Les croque-morts sont là, debout comme des cierges ;

La famille au complet prie et verse des pleurs…

Dans la cour, retentit la voix des vieux concierges.

Ils appellent quelqu’un, qui sans doute est bien sourd,

Sans respecter la mort ils sont là qui discutent

Devant ce grand drap noir aux lettres de velours !

A croire que ces gens ne sont que simples brutes.

Autour du catafalque on jase abondamment !

Les amis sont venus jeter de l’eau bénite ;

On parle de la morte et de son testament.

Tout à coup, il se passe une chose insolite…

Sous la grande couronne on bouge assurément !

Le silence se fait, l’un dit : «Elle est vivante,

Elle cherche à sortir, depuis un bon moment »

Un voisin dit : «  mais non, c’est le corps qui fermente »…

Le doute grandissant, il fallut bien ouvrir !

On leva le couvercle, et, sortant comme un diable

Le chat des pipelets, trop jeune pour mourir,

Bondit parmi les fleurs et s’enfuit sous la table .

Blanche Maynadier