SOUS LE SOLEIL D'AUSCHWITZ
3 Février 2020 , Rédigé par MARTIAL PIERRE
Blanche n'a jamais vu le camp d'Auschwitz ( moi oui, deux fois) mais un jour un ami, qui l'avait visité, lui envoya une simple photo des barbelés de clôture avec le soleil aveuglant les surplombant et lui dit qu'elle, parce que poète, pourrait trouver les mots que lui ne trouvait pas restant sans voix devant cette monstruosité qu'éclairait pourtant le soleil. Et elle fit ce poème pour lui qu'elle lui envoya.
En voyant le soleil au-dessus de ce camp,
J'ai su qu'il demeurait un élément vivant
Dans ce lieu désertique où la mort est passée.
Je ne contrôlais plus le cours de ma pensée.
Avant que les bourreaux les aient exterminés,
Ce soleil était là, sur tous ces prisonniers.
Mettait-il dans leurs yeux un rayon d'espérance
Ou passait-il sur eux avec indifférence?
Que ce soit à l'aurore ou le soir au couchant,
Se posait-il sur eux dur ou réconfortant ?
Aujourd'hui, ce soleil a perdu sa mémoire
Mais nul n'effacera ce crime de l'histoire.
La lumière s'accroche au fil des barbelés,
La rouille, peu à peu, les rendra sans danger.
Le ciel est bleu d'azur, une alouette chante
Mais on est mal à l'aise et tout nous épouvante.
Pourtant, le soleil luit sur ce camp de la mort,
Il danse sur les fleurs et met partout de l'or.
De la folie humaine, il n'est pas le coupable
Et de cette infamie, il n'est pas responsable.
Sous le soleil d'Auschwitz, reste le souvenir
D'un peuple de martyrs qui ne doit pas mourir.
Blanche MAYNADIER